Samedi, après Marseille - Caen (6-1), Dumas avait déclaré : «C'est un jeune plein de qualités mais qui a du mal à comprendre ce qu'on lui dit. Cela fait deux ans qu'il m'emmerde, je suis désolé de dire ça, mais à chaque fois qu'il doit jouer, il est en boîte la veille. Peut-être qu'en l'éloignant de ce qui le retient à Caen, dans un grand club, il comprendra ce qu'est le haut niveau.»
Elliot Grandin qualifie Franck Dumas de «faible», lundi dans Le Provence, après les déclarations de son ancien entraîneur à Caen, samedi dernier au Vélodrome. «Si j'étais aussi mauvais qu'il le dit, si j'étais l'individu qu'il a décrit, comment ça se fait qu'il m'a couru après pendant deux ans pour essayer de me faire prolonger ?, interroge le joueur, arrivé dimanche à Marseille pour parapher son contrat. Il faut quand même savoir que Dumas avait spécialement mandaté un agent pour m'inciter à prolonger. Il téléphonait également tous les jours, à moi et à ma famille.»
«Il faut être faible pour parler comme ça dans le dos des gens, poursuit le jeune attaquant. En fait, il est frustré de voir que j'ai finalement choisi l'OM. C'est pitoyable d'entendre un homme de cet âge, avec la carrière qui a été la sienne, agir de la sorte. Ce n'est pas intelligent. De toute façon, je n'ai surtout pas de leçon à recevoir d'une personne qui a perdu tout son argent dans les casinos et dans les soirées. Mais ma meilleure réponse, je la ferai sur le terrain.»
Les déclarations d'Elliot Grandin (Photo L'Equipe) dans La Provence lundi n'ont pas reçu un accueil très chaleureux du côté du Stade Malherbe de Caen. Si Franck Dumas, décrit comme quelqu'un de «faible», nous a assuré «n'en avoir rien à f...» (sic), son président, Jean-François Fortin s'est montré beaucoup plus bavard. «Ce n'est pas du Grandin dans le texte, s'est-il d'abord amusé lorsque nous l'avons contacté. Moi qui le connais, je peux vous assurer qu'il est incapable d'aligner ces trois phrases bout à bout ! Maintenant, sur ces propos, je laisserai le soin à Franck Dumas de les commenter quand il aura envie de le faire. En ce qui me concerne, je suis surtout surpris que l'OM se soit intéressé à Grandin».
Pour illustrer son étonnement, le dirigeant du club normand n'hésite pas à faire la comparaison entre Grandin et Gouffran. «Ces deux joueurs sont arrivés chez nous en même temps. L'un est titulaire indiscutable chez nous et reconnu sur le plan national puisqu'il est régulièrement appelé en équipe de France Espoirs. L'autre ne l'est pas. Honnêtement, la France du foot se marre devant ce transfert. Peut-être qu'elle a tort et qu'Elliot sera bien la recrue indispensable et essentielle pour l'OM. Peut-être aussi qu'il arrivera à parfaire sa formation là-bas et qu'il jouera la Ligue des champions. Mais, pour l'instant, il n'y a qu'un Q.I. assez faible pour le croire».
«A Caen, ses agents n'auraient rien perçu !»
S'il ne remet pas en cause le potentiel du néo-Olympien, Fortin souligne que ses défauts, et notamment quelques virées nocturnes à la veille de certains matches, sont au moins «aussi importants que ses qualités naturelles». Et rappelle que «ce n'est pas un hasard» s'il ne l'a pas fait prolonger. «Ça ne correspondait pas à la bonne image que l'on veut donner d'un club. Même si c'est peut-être le futur Ronaldinho, je préfère qu'on en reste là, dit-il. De toute façon, s'il part à Marseille, c'est avant tout parce que ses agents n'auraient rien perçu s'il avait prolongé à Caen. (Ironique) Au moins, là-bas, ils toucheront quelque chose et pourront continuer à penser à l'intérêt du joueur». Pour prouver leur «malhonnêteté» et les tourner en dérision, il rappelle d'ailleurs non sans humour que, contrairement à ce que ceux-ci annonçaient, Paris, Marseille et Valence n'étaient pas les seuls à suivre attentivement les prestations du joueur, «Arsenal et Chelsea aussi haletaient pour l'avoir ! (Rires)». - E. T.
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