des nouvelles de tibo l Africain

Volà des nouvelles de tibo l africain le 2 éme exilé de l ASNZ




Salut à tous,



(Vite fait pour ceux qui n'iront pas jusqu'au bout, au passage un petit lien bien intéressant de la part de Moktar : nouveau moteur de recherche efficace et solidaire : www.hooseek.com)




Je suis donc bien arrivé à Ouagadougou au Burkina-Faso voilà déjà 4 semaines. Pour ceux à qui je n’avais pas eu le temps de le dire, je suis donc à nouveau reparti en Afrique mais cette fois çi pour a peu près 6 mois. Tout ça pour réaliser une mission de recherche en géographie sur le terrain. (tout en profitant de voyager).

Je devrais donc repartir d’ici dans deux semaines pour traverser le Mali (en y faisant quand même un peu de tourisme, le pays dogons par exemple et pourquoi pas croiser au passage Nico et Oriana qui seront très bientôt sur la route du Mali) et me diriger à nouveau vers la Guinée où je devrais rester trois mois pour la même ONG pour qui j’étais parti il y a deux ans.



Côté vie quot’, tout va bien, et que ceux qui se sont inquiétés de ne pas avoir eu de nouvelles soient rassurés, pas de nouvelles – bonnes nouvelles, non ?

Dès le début j’ai rencontré deux potes avec qui je suis bien souvent et qui m’ont bien aidé pour mon installation. J’habite donc dans une courée à l’africaine (où y’a plusieurs familles avec une cour au centre où y’a les mamas qui font à manger et la lessive, et les « sanitaires » en commun), on appelle ça un « célibatorium ».

J’ai choisi sans électricité (juste une lampe à pétrole) et sans eau courante (j’ai juste un bac à eau que les fontainiers viennent remplir à la demande). Mais ça je l’ai choisi, comme je restais que 6 semaines ici, et ça ne reflète en rien la vie ici, ne vous faites pas une image à partir de ça. La plupart des gens ont l’électricité ici, je suis dans la capitale. C’est bien différent de la Guinée, ça rassure un peu sur la vision que j’avais du développement après la Guinée. Il y a vraiment beaucoup de choses ici, même culturellement, j’ai vu un spectacle en plein air d’art contemporain et de cirque (le djama buren cirque, il passe à paris prochainement), vraiment bien, et pas mal de concerts percus, reggae, y’a pas mal de rasta ici. Bref c’est beaucoup plus riche et diversifié que ce que j’avais vu jusqu’ici de l’Afrique de l’Ouest, pour ceux qui connaissent pas, je vous conseille le burkina, c’est une bonne première approche de l’Afrique.



Bien sur il y a d’énormes différences dans la société, entre une classe très riche et une classe très « pauvre » (quand je dis pauvre je ne parle que de manière économique car ils sont bien plus riches intérieurement que beaucoup de gens chez nous beaucoup trop attachés à tout ce qui est matériel …).

Sinon j’avoue que c’est quand même assez difficile de se démarquer de l’image stéréotypée du blanc (nazara en moré) que beaucoup de gens ont, et certains jours c’est pesant, la nouveauté ici, c’est d’insulter les blancs de sarkozy quand on veut pas acheter ou donner de l’argent, ça fait plaisir. On se fait accoster tout le temps, de manière très sympathique mais y’a toujours cette relation à l’argent qui est latente et même avec les gens que tu penses bien connaître.

C’est difficile de faire comprendre qu’il n’existe pas non plus chez nous que des gens qui ont de l’argent plein les poches, que tout le monde n’est pas un touriste avec des centaines d’euros à claquer pour des trucs qui valent dix fois moins.

Enfin bon c’est ça aussi le point négatif d’être dans une capitale touristique.

Dans le quartier où j’habite c’est le cœur historique de la ville et c’est plus calme, les gens me prennent plus pour un voisin maintenant que pour « le blanc ».



En parlant de blanc, y’a vraiment des compatriotes ici qui me répugnent par leur comportement, entre les vieux blancs (pour beaucoup mariés avec des enfants en France) qui ne viennent ici que pour se taper des gamines de 15 ans et profiter un peu plus de la pauvreté avec leurs billets plein les poches, ou même les femmes d’un certain âge qui viennent se racheter une jeunesse en s’achetant un ptit jeune le temps de leurs vacances…

Bref ce panorama est un peu sombre, mais c’est ce qui me choquera toujours le plus, ces gens qui viennent remuer encore un peu plus le couteau de notre système d’égoïstes dans la plaie.



Bon si je devais résumer, l’Afrique est toujours aussi dure mais aussi toujours aussi belle.

J’vous avoue qu’ici c’est quand même un mode de vie qui me correspond totalement, pas de prise de tête. Le week-end, sortie en dehors de la ville pour aller voir des caîmans, des forêts classées, se baigner dans les cascades, profiter des plus de 45 degrés qu’il fait vers 15h tous les jours.

J’ai même passé un w-e à Bobo-Dioulasso, ce nom du paris-dakar qui me faisait tant rêver quand j’étais alors admiratif de ces 4x4 traversant le désert. J’ai finalement trouvé un moyen plus responsable pour y aller. Ce fût l’occaz’ de voir des hippopotames, des sacrifices animistes pour des poissons sacrés (découpage de poulet pour en offrir des bouts à des silures), des fétiches, un village traditionnel,… et j’en passe.

La vie est quand même bien douce ici, on vie toujours dehors, ptits thé tranquille, discussions sur tout et rien, « tranquille hein, c’est l’afrique ici, dans le temps cousin » qu’on dit ici.

Sinon je taffe quand même, la semaine, je m’enferme dans les locaux climatisés de l’IRD (Institut de Recherche sur le Développement) où je prépare tranquillement mon projet de recherche, bénéficiant des bonnes conditions offertes aux chercheurs de l’IRD (même si je n’en fais pas partie, j’ai accès à l’internet illimité, la doc bien fournie, le resto pas cher, les salles info).

Ah oui truc de fou, j’ai rencontré un allemand, Lucas, qui m’a reconnu ici alors qu’il m’avait vu en photo en Guinée (Aliou il te passe le bonjour d’ailleurs), le monde est souvent petit. On a fêté mon anniv’ ici avec les autres potes, avec un plat de chenilles (cuisinées je précise), du rhum du burkina et on a coupé dékalé !

Je ne sais pas trop comment décrire tout ce qu’on peut ressentir ici mais je vous conseille de faire un voyage ici, le mieux c’est de le vivre pour faire retomber toutes les idées reçues qu’on peut avoir (comme le dit la chanson de tiken que je vous mets en fichier joint). C’est tellement fou les voyages, c’est bon !

Ha oui dernier ptit truc, comme je n’ai pas de billet d’avion de retour, vers mi-juillet j’aurais fini le taff, je commencerais donc à remonter vers le Nord si tout va bien (Guinée, sénégal, mauritanie, maroc, Espagne et France). Donc si vous êtes sur la route ou si vous voulez faire un bout de route n’hésitez pas.



Portez vous bien, salut chez vous,



Tibo.



Mon numéro (merci bien christian d’ailleurs !) jusqu’au 31 mars si besoin est : 0022678042328